Dans l’univers des grandes surfaces, la communication est souvent accès sur la guerre des prix et le “je suis moins cher que toi”. L’argument tarifaire est bien sûr primordial aujourd’hui, mais proposer de bons produits aussi. Coopérative U va donc communiquer très prochainement sur un argument qui intéresse tout le monde : la santé. Et pour cela, l’enseigne fait de l’exclusion des substances controversées un cheval de bataille.

Substances controversées ?

D’abord, qu’est-ce que les “substances controversées”. Il s’agit d’ingrédients et d’éléments entrant dans la composition de produits et recettes, et qui suscitent des doutes quant à leur potentiel impact sur la santé. Certains ont des noms désormais connus comme l’aspartame, le glutamate de sodium, ou encore le sulfite acide de sodium. De nombreux acteurs, qu’ils s’agissent de scientifiques, d’ONG, ou d’associations de consommateurs se montrent pour le moins méfiants vis à vis de ces ingrédients.

Si on tire souvent à boulets rouges sur ces éléments, il ne faut pas oublier qu’ils ont parfois été vu comme des “produits miraculeux”. L’aspartame a longtemps été une star du substitut au sucre. Changer les recettes de produits de grande consommation intégrant un tel élément est donc un travail loin d’être évident. Cependant, la Coopérative U va mettre en avant ses réalisations en ce sens, avec une campagne ayant pour thème “Quand on a un doute, parfois il vaut mieux s’abstenir”.

En caisse, on ne pourra pas beaucoup vous aider. Mais l’enseigne travaille pour vous rassurer avant l’acte d’achat

112 substances sur la liste de Coopérative U

Dans la pratique, quelles actions sont menées ? Dans l’immédiat, l’enseigne annonce modifier la recette de 5000 références vendus sous sa marque, en éliminant 112 substances controversées. Quelques exemples : le glutamate monosodique disparaît des bouillons de légumes U, ou encore l’acide carminique quitte le tarama U et des biscuits U. L’enjeu est énorme, et il ne faut pas se cacher sa complexité puisque le consommateur doit pour autant s’y retrouver en goût. Pour lui, ces changements importants doivent être transparent.

La Coopérative U indique que cette démarche n’est pas nouvelle pour elle. Depuis 2012, elle exclut les substances controversées des produits U dès qu’une alternative viable est identifiée. À fin 2024, 112 additifs avaient été exclus des produits alimentaires (hors alimentation animale). En 2023, cette liste a été actualisée afin d’y inclure les additifs suivants : E242, E284, E512. Et rien n’est jamais définitif, avec l’ajout prochain du carbonate de calcium (E170), un additif utilisé pour ajuster l’acidité de certains produits, et le sulfite acide de sodium qui jouent un rôle dans la stabilisation et la conservation des aliments.

La mayonnaise vendue sous la marque U fait partie des 5000 références voyant sa composition modifiée

Une longue route

C’est donc un travail long et progressif, qui se fait quand les alternatives fonctionnent. La liste des substances à éliminer se fait en collaboration avec un cabinet de conseil externe évaluant le niveau de controverse des substances utilisées et ainsi,
dresser une liste des ingrédients à exclure. 

On pourra dire qu’il n’aurait pas fallu utiliser ces éléments et ingrédients dès le début. Mais comme dit précédemment, c’est oublier que certains ont eu une bonne image auprès de tous pendant longtemps. L’action est même menée désormais par anticipation, au rythme des connaissances et des premiers doutes. Alors oui, parfois il faut s’abstenir… mais pas d’agir.

Visuels : Envato Elements – RossHelengaretsworkshop – Coopérative U