Lorsque l’on parle de café, bien souvent on pense à l’Italie. Il est vrai que la tasse au contenu bien serré fait partie de la culture de nos voisins, ce qui les a d’ailleurs mené à demander le classement de l’expresso au patrimoine immatériel de l’Unesco. Mais pour autant, il ne faudrait pas sous-estimer le café « à la française » qui a aussi son histoire.

Bien plus qu’une simple tasse

D’ailleurs doit-on parler du café ou des cafés ? Nous avons un amour du café et des lieux où l’acheter et le consommer. On peut pousser la porte d’un torréfacteur à Paris, et avoir le plaisir de sentir les effluves d’un café torréfié, fraichement moulu, qui met déjà de bonne humeur. Ces lieux permettent d’acheter des grains proposant une grande variété de saveurs, de se faire conseiller, d’échanger, et même déguster… Et comme la pause café se partage, on pourra aussi trouver du thé et des douceurs à savourer entre amis.

Mais le café, c’est aussi un lieu. On va « au café », c’est souvent le premier endroit ouvert le matin, et pour de nombreuses personnes la première discussion de la journée. On a des échanges qui pourront continuer au comptoir à 11h, après le déjeuner… Une grosse partie de la vie hexagonale, des opinions, des engueulades, et des réconciliations se font autour d’une tasse d’un café «à la française ». Il est un peu plus long que le café italien, mais c’est peut-être aussi car nous prenons encore plus le temps de parler qu’eux. Alors il faut le savourer plus lentement !

Torréfacteurs, bars… le café français a bien des vies

Le café, un patrimoine français

Si on trouve encore ces bars dans de nombreux villages, il y a aussi des lieux célèbres qui prouvent que depuis longtemps les français sont amoureux des cafés. Le plus ancien établissement de Paris encore en activité a en effet été ouvert en 1686, et il s’agit du Café Procope. Il a certes au fil des années changé de main, et connu une période d’interruption, mais ce café a connu Rousseau, Voltaire, des écrivains, des philosophes… Toutes les conversations existent dans un café !

On peut aussi citer le Café d’Angleterre (aujourd’hui disparu) qui a vu passer bien des artistes à son premier étage. Le 2 rue Drouot a en effet accueilli le temple du rock qu’était le Golf Drouot, qui a vu les débuts d’Eddy Mitchell, Dick Rivers, Johnny Hallyday pour les français, ou encore The Who ou même David Bowie !

Un art de vivre qui s’exporte très bien

La vie parisienne

Tout cela est le passé ? Non, le café parisien continue de vivre et de faire rêver. Il suffit de regarder un épisode de Emily in Paris. Certes, c’est une image d’Épinal de la ville et de la vie parisienne, mais c’est la façon dont le monde imagine la France : une chaise en terrasse, un serveur en noir et blanc, et forcément un café à consommer en regardant les rues s’agiter. Un cliché ? Peut-être. Un art de vivre ? Sûrement !

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