A l’instant où ces lignes apparaissent sur votre écran, le café Suluja n’est peut-être plus disponible dans les boutiques Nespresso. La raison est simple, ce café est très rare, et cela est dû à son origine et sa récolte.
Suluja est en effet une édition limitée d’un café récolté au Soudan du Sud. Ce pays encore jeune (son indépendance date de 2011) est pris dans une guerre civile ralentissant son développement. Aujourd’hui, 99% des exportations du pays proviennent du pétrole, et créer de nouvelles sources de revenus pour les habitants est difficile. C’est cependant ce qui se fait avec ce café, et l’association de Nespresso et de l’ONG TechnoServe. C’est presque une première pour les agriculteurs locaux pour qui l’exportation était quasi inexistante.
Cependant tout est à construire au Soudan du Sud en ce qui concerne la culture d’un café de qualité : matière première, infrastructure, formation… il faut développer ces aspects, ce qui est complexe au vu de la situation politique du pays. Par exemple, des cours d’agronomie sont donnés par le biais de radios, la formation sur le terrain devenant complexe, la sécurité des équipes n’étant pas parfaitement assurée.
Pour reprendre les termes de Nespresso, ce café offre une texture soyeuse affirmée, des arômes intenses de céréales séchées et de subtiles notes boisées. Il faudra être un fin connaisseur pour bien identifier ces arômes. De mon aspect « amateur » je lui trouve une saveur évoquant boisé et fumé. Les quantités produites sont très limitées et cela impacte le prix de vente qui est de 8€ la cartouche de 10 capsules. Autant dire un tarif très élevé, qui amène à savourer ce café en de rares moments. Cependant, Nespresso s’engage à réinvestir la totalité des bénéfices dans la production de café au Soudan du Sud, avec l’envie de créer une édition permanente.
Cette édition Suluja n’est donc pas limitée en quantité par le climat ou un territoire de récolte empêchant une grande récolte, mais bien par l’histoire des hommes vivant au Soudan et récoltant ce café. Et le consommer peut permettre de participer à une certaine échelle au développement du pays. Ca café prend part à l’histoire du Soudan du Sud, c’est suffisamment rare pour s’y intéresser.