1213_DebinUrBegad_3Quand une enseigne bien implantée de la cuisine niçoise devient du jour au lendemain une crêperie bretonne, cela a de quoi surprendre. C’est aussi un gros risque. Le pari est-il réussi? Un jour pluvieux (oui, ça arrive même dans le Sud) a été l’occasion de pousser la porte de Debin Ur Begad.

« Sur le pouce » était pour moi une petite institution du Vieux Nice. Ce n’était peut-être pas l’établissement le plus connu, mais la socca y était bonne, et le propriétaire (et ses moustaches) y trônait fièrement à l’entrée de la boutique comme un capitaine de navire ou un phare dans le tumulte de cette petite rue. Lors d’une venue, la boutique était en travaux me privant de mon rituel de la galette à base de farine de pois chiche. A la venue suivante, le blé noir avait pris le pouvoir, damned ! Comme l’explique le site internet de Debin Ur Begad, l’établissement fut entre temps repris par le fils du propriétaire qui décida de faire découvrir les célèbres crêpes bretonnes aux niçois. Une idée originale, et risquée tant le lieu est ancré dans ce petit coin de la ville.

1213_DebinUrBegad_1Un peu bougon, un peu râleur, un peu niçois, je n’étais pas tenté d’aller tester la nouvelle enseigne. Si je veux une socca, je vais à Nice, si je veux une crêpe, je vais à Brest, et basta cosi ! Je ne sais pas si d’autres ont eu la même réflexion, mais il s’avère que la dernière carte a évolué, puisqu’il est maintenant possible de choisir entre un menu niçois, ou un menu découverte avec entrée locale, puis crêpe. Et disons le, ça change tout.

La voila la bonne idée ! On peut enfin réunir le meilleur des deux mondes et garder la touche culinaire locale. Le menu « découverte » propose donc une socca en entrée, une crêpe bretonne en plat, et un verre de rosée ou de cidre. Tant qu’à faire honneur à l’établissement et respecter la passion du nouveau propriétaire pour la Bretagne, autant prendre ce menu.

1213_DebinUrBegad_2Une assiette de socca arrive donc. Rien à redire, on retrouve la recette précédente. Chacun l’aime à sa façon, personnellement j’ai toujours apprécié celle de « Sur le pouce ». Les morceaux sont coupés un peu à la sauvage, la mode pseudo chic du format carré qui a sévi un ou deux ans étant définitivement disparue. Puis arrive la crêpe « Chevrotine » (fromage de chèvre, champignons et lardons à la crème, fondue de tomate). La présentation est très jolie, avec de la salade séparée et installée dans une « tulipe » en crêpe solide (et comestible). La farine de blé noir provient du Moulin de la CourbeMaure en Bretagne). Loin de vouloir juste faire snob, la belle présentation s’accompagne d’autres bons ingrédients et d’une quantité fort raisonnable ne cherchant pas à faire du lieu une « cuisine nouvelle de la crêpe ». Non, c’est juste qualitatif sur tous les aspects, car il n’y a pas grand chose à redire. C’est beau et bon, et en plus le service est convivial.

On peut toujours s’améliorer, et à mon niveau je m’inquiète un peu du temps d’attente hors saison pleine (je dois reconnaître que l’établissement était cependant complet vers 12h30/13h). Pour patienter, un peu de pain et du beurre salé serait une bonne attention. Ça occupe et ouvre gentiment l’appétit. Il manque aussi un Far Breton en dessert. Reprendre une crêpe après une crêpe n’est pas toujours très motivant (mais cela m’a donné l’excuse de terminer chez Emilie’s Cookie :-) ).

Debin Ur Begad s’avère une belle adresse qui parlera peut-être encore plus aux locaux qu’aux touristes.  L’idée du menu mêlant cuisine niçoise et bretonne est surtout une excellente chose, qui relance l’établissement. On lui souhaite désormais la longévité de « Sur le pouce ».

Informations pratiques :
Site officiel Debin Ur Begad
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