Souvenez-vous, dans les années 80 / 90, sous la chaleur moite d’une plage, le perroquet Coco tenait compagnie à une dame en tenue bien légère et vantait les mérites d’une boisson ciblant plutôt la jeunesse : le Tropico ! La bête ayant sans doute appartenu à Thierry Ardisson, elle répétait le slogan que l’homme de télé avait inventé « quand c’est trop c’est Tropico (Coco!) ». Il faisait beau, il faisait bon, on alternait avec un verre de Fruité (la boisson officielle des Musclés). Et le temps passait lentement.
Mais voila, sous la torpeur des cocotiers, Coco n’a justement pas vu le temps passer. Et un beau matin en ouvrant une paupière, il se rendit compte que son pote Fruité avait disparu, que son verre était au 3/4 vide, que sa demoiselle était partie avec le Toucan Toco, et que des fruits braillards faisaient un feu de camp sous ses plumes. Dans un dernier coup d’aile, il s’extirpa de ce guêpier en déclarant « Vengeance, parce que !!!! », phrase qu’il avait entendue un jour à la TV.
Il rumina Coco, il se lustra les plumes à l’huile de coco, il pris des cours de fitness et se muscla les ailes en regardant des tutos de Tibo In Schweppes. Il soigna son ramage, son plumage, mais promis de rester fidèle à son idéal : désaltérer et rafraichir le monde ! Et un jour en 2019, alors qu’il écumait les castings de volatiles pour gagner sa graine, il allait enfin rencontrer sa bonne étoile.
En effet, ce jour là il croisa la route de Mr Coca Cola qui en le voyant, pris conscience de tout son potentiel : « je vais faire de toi une star ! ». Coco voyait enfin le bout du tunnel. Dès le lendemain, il se retrouva dans un studio photo « vas-y, montre moi ton plus beau sourire du bec, bouge tes plumes, ondule du croupion » lui demandait le photographe. Et Coco, en bon professionnel s’exécuta. En moins de temps qu’il n’en faut pour dire « Un Tropico Coco ? », il se retrouva propulsé sur des cannettes aux couleurs chatoyantes, remises au gout du jour. Il était désormais un pur millennial !
La route est longue, mais ça ne lui fait pas peur à Coco. Il a connu la gloire des années 80, le fait de passer de mode, de devenir has-been, mais il sait qu’il a du talent et il est prêt à prendre son temps pour revenir sur le devant de la scène. Et ça fonctionne ! Devant moi, sur ce tapis qui n’était pas rouge, mais gris-noirâtre et menant à la caisse automatique de ma supérette, il n’y avait pas moins de deux clients faisant l’acquisition du breuvage de ce bon vieux Coco. Oui, à force de patience, il a réussi à reconquérir le coeur des foules !
Et je vais vous dire : je comprends parfaitement cela. Moi même, j’avais fait il y a quelques mois l’acquisition d’un Tropico Original, un achat fait presque sous le manteau, un peu honteux, un peu comme pour prolonger une jeunesse disparue. Et vous savez quoi ? C’était bon ! J’en fus le premier surpris. Mais depuis, quand il est là, sur une aire d’autoroute et que la soif se fait sentir, je craque pour un Tropico.
Alors je vous le dis les frui’stériques ! Faites la fête tant qu’il est encore temps. Car peut-être serez-vous les Coco des années 2020. Oui, je l’affirme, le Tropico est plus rafraichissant que vous, et il vous a remplacé dans mon coeur.
De ma plage ensoleillée, un verre à la main, je lance de l’autre une bouteille à la mer. Son message : « Fruité, si tu es là, tout n’est pas perdu. Reviens aussi ! »
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